GREGG ALLMAN: Live back to Macon (2015)
Musicians :
Gregg Allman (chant, orgue)
Scott Sharrard (guitare)
Ron Johnson (basse)
Ben Stivers (claviers)
Steve Potts (batterie)
Marc Quinones (percussions)
Jay Collins (saxophone)
Art Edmaiston (saxophone)
Dennis Marion (trompette)
Titles:
Statesboro Blues
I'm No Angel
Queen Of Hearts
I Can't Be Satisfied
These Days
Ain't Wastin' Time No More
Brightest Smile In Town
Hot 'Lanta
I've Found A Love
##
Don't Keep Me Wonderin'
Before The Bullets Fly
Melissa
Love Like Kerosene
Midnight Rider
Whipping Post
One Way Out
Le 14 janvier 2014, Gregg Allman est de retour dans sa ville natale de Macon, pour un concert unique et exceptionnel au Grand Opera House, un petit théâtre de 1000 sièges, construit en 1884. A cette époque les Allman Brothers existent encore, et c’est dans le cadre de sa tournée en solo, que le spectacle est donné. Le groupe est composé de Scott Sharrard à la guitare, Ron Johnson à la basse, en Stivers aux claviers, Steve Potts à la batterie, Marc Quinones de l’ABB aux percussions, des saxophonistes Jay Collins et Art Edmaiston et Dennis Marion à la trompette. La présence des vents est une constante chez les membres de l’ABB, quand ils tournent en solo (cf. Tedeschi, Trucks Band et le Warren Haynes Band). Les titres joués sont extraits du répertoire de l’ABB et des différents albums solos de Gregg. Scott Sharrard, qui était déjà présent au concert du Grand Rex en 2011, démontre ses immenses qualités par ses interventions fulgurantes. Certains titres sont des classiques indémodables et incontournables : «Melissa » bien sûr, toujours poignant et magique, mais « I Can't Be Satisfied » de Muddy Waters qui figure sur le dernier album solo Low Country Blues est superbement interprété. La voix de Gregg, malgré les années et les abus en tout genre, est toujours superbe, il se permet de reprendre magistralement « Brightest Smile In Town » de RayCharles, et « I've Found A Love » de Wilson Pickett excusez du peu ! Gregg a toujours adoré les voix des chanteurs noirs et leur musique a toujours fortement inspiré son œuvre solo. Notre ami semble avoir conservé une tendresse particulière pour son album solo Laid Back dont trois morceaux sont interprétés « Midnight Rider », « Queen Of Hearts » avec les vents, et le fabuleux “These Days » écrit par Jackson Browne. Certes le répertoire laisse une grande place aux morceaux de l’ABB, beaucoup plus qu’à Paris en 2011, mais les vents donnent une couleur nouvelle à ses interprétations, et comme déjà souligné, Scott Sharrard produit un travail phénoménal à la guitare et à la slide. Et le groupe ne sonne pas du tout comme l’ABB, c’est plus funky, plus soul, avec des variantes jazzy apportées par les claviers de Ben Stivers. Ce disque met surtout à jour une évidence : Gregg est un chanteur fabuleux, et il pouvait sans problème réaliser une immense carrière solo. L’histoire, la vie en ont décidé autrement, il est le chanteur de l’ABB mais dans un groupe très musical, avec de nombreuses interventions des différents instrumentistes qui « gomment » quelquefois ses qualités vocales. Maintenant que la carrière glorieuse de l’ABB est terminée, Gregg, que l’on disait malade et très affaibli, n’en finit plus de donner des shows avec son groupe. Reste à espérer un nouvel album studio avec du matériel neuf, mais ne rêvons pas trop quand même !
Michel Bertelle
Notre bon vieux Gregg sort un live datant de janvier 2014. Un de plus ! Le pack comprend deux CD et un DVD qui comporte deux titres bonus. Dix huit morceaux au total qui retracent le parcours du héros blond de Géorgie en puisant dans le répertoire de l’ABB et du Gregg Allman Band, le tout parsemé de courtes interviews de Gregg. Le père Gregg voit les choses en grand avec pas moins de huit musiciens qui l’accompagnent : un batteur, un bassiste, un clavier, un guitariste, un percussionniste (Marc Quinonnes), trois vents (deux saxes pour les bois et un cuivre, la trompette). Impossible de chroniquer un tel concert titre par titre mais il faut souligner certains moments particulièrement intenses qui comblent le public de joie, et nous aussi par la même occasion. Bien entendu, le groupe aligne de belle façon les classiques de l’ABB (« Statesboro blues », « Hot’lanta », « Midnight rider », « Whipping post ») mais Gregg propose aussi des morceaux du Gregg Allman Band (« I’m no angel », « Just before the bullets fly ») et de son premier album en solo (« Queen of hearts », « These days »). D’entrée de jeu, on peut constater que le guitariste Scott Sharrard n’est pas un manchot et qu’il joue tout à fait dans l’esprit Allman. Ses solos nous charment les oreilles, tant en jeu classique qu’en slide. Gregg assure comme à son habitude. Il pousse quelquefois sur sa voix mais chante toujours avec le feeling qui le caractérise en s’accompagnant à l’orgue Hammond et à la guitare acoustique ou électrique. « Melissa » est poignant de beauté avec un superbe solo de Scott Sharrard et la visite de Devon Allman qui fait pleurer sa Gibson SG blanche. Gregg semble avoir un peu de mal dans les aigus mais sa voix chaude et nostalgique refile toujours des frissons. Le fiston à son papa reviendra également jouer sur « One way out », titre agrémenté d’une démonstration impressionnante du batteur et d’un solo de basse. Quant aux autres morceaux, il n’y a rien à jeter. « Encore un live de Gregg Allman ! » diront certains. « Génial ! » diront les autres. Et ces derniers auront raison ! Ne nous voilons pas la face. Que nous restera-t-il quand Gregg Allman se calera dans son rocking chair ou… dans son cercueil ? Savourons donc ce nouveau témoignage scénique d’un des derniers géants de ce courant musical né du côté de Macon en 1969.
Olivier Aubry